Un beau jour d’avril 2017, la coordinatrice des prix de la Société des gens de lettres appelle : le jury souhaiterait recevoir dix exemplaires d’Entre les murs du ghetto de Wilno, de Yitskhok Rudashevski, car le livre a été choisi parmi la sélection (si l’on peut s’exprimer ainsi pour un tel livre…) des prix de printemps de la SGDL.

Et un beau matin de mai, une membre du jury appelle pour dire que Batia Baum va recevoir le grand prix de traduction de la SGDL. Quelle émotion ! Et quelle récompense méritée pour Batia, immense traductrice. Batia vit les textes qu’elle traduit de l’intérieur. Elle passe, repasse, laisse reposer des mois, des années parfois. Elle pense à ses textes nuit et jour, ils ne la quittent pas. Jusqu’à la dernière minute, elle précise. Et quand elle parle du livre, elle l’incarne.

Pour le journal de cet adolescent prodige, assassiné en octobre 1943, Batia ne s’est pas contentée de la version imprimée, publiée en 1953 dans une revue yiddish de Tel-Aviv. Elle nous a tannés pour que nous recherchions le manuscrit original. Nous l’avons retrouvé au YIVO, à New York.

À réception des scans, nous nous sommes rendu compte qu’il manquait au moins un tiers de ce texte magnifique dans la version imprimée. Batia a passé des mois à déchiffrer ces lignes serrées, écrites à la mine de plomb sur un vieux livre de compte soviétique.

Remise du prix à la SGDL lundi 19 juin à 19h30

 

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