Avant de vous parler d’Attendez-moi métro République, le roman que nous publions en ce mois de mars 2017, faisons un petit détour par le roman de la vie de l’auteur, véritable saute-frontières.

 Hanan Ayalti est né Khonen Klenbort, en 1910 à Sapozkin, une bourgade de Pologne. Déplacé avec ses parents en 1914 en Asie centrale par ukase du Tsar, il revient à Sapozkin en 1919. Il y fréquente le heder, l’école juive traditionnelle, puis une école où l’on enseigne en hébreu moderne, et devient membre de l’Hashomer HaTsa’ir, un mouvement sioniste révolutionnaire. Il immigre en Palestine en 1929 pour participer à la création d’un kibboutz et prend alors le nom de Hanan Ayalti.
En Palestine, il souhaitait œuvrer à la révolution mondiale, prolétaires de tous les pays unissez-vous. Quand il se rend compte que l’Hashomer Hatsa’ir s’occupe plus de colonisation juive que de fraternisation avec le prolétariat arabe, il quitte le mouvement et se rapproche du parti communiste.
Commencent les ennuis. Il est arrêté, interné et en 1933, il quitte la Palestine pour Paris. Là, il écrit pour le journal yiddish Naye Presse (la Presse nouvelle) et il est envoyé en 1936 en Espagne comme correspondant de guerre. Témoin des exactions du NKVD, il en revient totalement désillusionné du communiste version stalinienne. De retour à Paris, il rencontre Lotte, une allemande non juive anti-nazie, l’épouse. En 1939 naît leur fils Daniel.

Il quitte Paris en juin 1940, quelques jours avant l’arrivée des troupes allemandes, pour se réfugier en zone libre. À la recherche d’un visa pour l’Amérique, il est arrêté à Marseille, interné au camp des Milles près d’Aix-en-Provence. Il en ressort grâce à son épouse. Ils parviennent à obtenir un visa en mars 1942, ils s’embarquent pour l’Uruguay. Ils y vivront jusqu’en 1946, puis à New York où Hanan Ayalti mourra de sa belle mort en 1992.
Ouf, quel parcours !
Nous vous l’avons fait court. Si vous souhaitez avoir plus de détails, vous les trouverez dans l’introduction d’Attendez-moi métro République.
La prochaine fois, nous vous raconterons un autre roman : comment nous avons déniché ce texte et cet auteur.

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